Émirats arabes unis

Émirats arabes unis
Du 2 au 13 mars 2022

    Ce fut un changement radical de climat, car en quittant l’avion, même tôt le matin, la température était des plus clémente pour atteindre 32° dans l’après-midi et augmenter au fil des jours jusqu’à 37°. Et pourtant c’était la fin de l’hiver.

   Mon compte rendu ne sera qu’un ressenti personnel, moins détaillé que l’aurait été celui de Claude Poliakoff contraint de se désister pour raison de santé. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.

    Je ne connaissais rien des Émirats Arabes Unis (EAU) que je confondais avec l’Arabie Saoudite et le Katar. Heureusement qu’il y a les voyages pour améliorer mes connaissances en géopolitique.

    Les EAU sont nés le 2 décembre 1971, à l’initiative du sultan d’Abu-Dhabi, suite au retrait de l’Angleterre un an plus tôt de ces territoires, pour se protéger des ambitions expansionnistes de l’Arabie Saoudite. Les EAU regroupent sept Émirats dans une même fédération, chaque émirat conservant son autonomie à l’image des Länder allemands. Il fut décidé que le Président serait le sultan d’Abu-Dhabi et le Premier ministre celui de Dubaï. Un gouvernement fédéral de trente-deux ministres dont neuf femmes fut constitué, chose inhabituelle pour un pays arabe.

   Le pouvoir judiciaire fédéral, conformément à la constitution, est totalement indépendant. Il s’assure de la conformité constitutionnelle des lois fédérales et règle les litiges qui pourraient survenir entre le gouvernement fédéral et l’un des Émirats.

   Ces territoires n’étaient qu’un immense désert et comme on ne construit pas sur du sable, des millions de tonnes de terre furent importées du Pakistan et de l’Inde. Les Émiriens étant majoritairement une population nomade on fit appel à une main-d’oeuvre étrangère du sous-continent indien, aux plus grands architectes et aux meilleurs ingénieurs pour faire émerger du désert de magnifiques villes.

 Quelques photos : 

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   Mais les Émirs voulurent que leurs peuples, des Bédouins, profitent aussi de l’argent du pétrole. C’est ainsi qu’ils décidèrent de sédentariser ces nomades en offrant à chaque famille une maison de deux étages avec piscine et garage, construites sur des modèles différents. La santé fut également au centre de leurs préoccupations avec l’accès aux soins gratuit. La scolarité devint obligatoire de trois à dix-huit ans, à commencer par les filles, principalement concernées. Ce sont elles qui, chargées des tâches ménagères, élèveront les enfants, les garçons étant employés à s’occuper des troupeaux ou à la pêche perlière jusqu’à l’arrivée concurrentielle des perles de culture japonaises.  Les Émiriens qui décident de se marier reçoivent, en dot, douze mille cinq cents euros du gouvernement pour débuter dans la vie et une allocation de mille cinq cents euros par mois pour chaque enfant jusqu’à l’âge de dix-huit ans. Quand un couple divorce la femme est relogée gratuitement. Sur une population de dix millions d’habitants, seulement deux millions sont des Autochtones. Les Émirats, surtout Dubaï, sont une mosaïque multiculturelle.

   Ce qui m’a le plus surpris c’est la propreté des villes. Pas un graffiti, par de papiers ni de sacs plastiques qui jonchent le sol, pas de poubelle que le mistral promène dans la rue car la collecte se fait de nuit et les conteneurs ensuite cachés. Partout des parterres de fleurs qui colorient les paysages. Des axes routiers de six couloirs de circulation à l’entrée et à la sortie des grandes agglomérations pour fluidifier le trafic. Interdiction de rouler avec un véhicule sale ou éraflé sous peine de contravention. Par contre, beaucoup de caméras de vidéosurveillance qui fait qu’il n’y a pratiquement pas de délinquance. Quinze mille sur les cent soixante-cinq kilomètres d’autoroute qui relient Dubaï à Abu-Dhabi, nous a dit le guide, avec un lampadaire tous les vingt-cinq mètres, dont un sur deux seulement est allumé la nuit par économie.

   Je ne vous détaillerai pas tout ce que nous avons vu, les reportages TV en Replay, le feront mieux que moi. Je citerai simplement l’exposition universelle qui m’a un peu déçu, car les pavillons étaient d’inégale valeur, celui du Maroc étant, à mon sens, le plus beau de ceux que j’ai visités. J’ai été fasciné par le magnifique musée du Louvre, les mosquées, les souks de l’or avec en vitrine la plus grande bague du monde, le plus grand centre commercial au monde, la plus grande tour du monde de huit cent quarante-huit mètres de haut. Bref, tout est dans la démesure et étonnant. Le luxe est partout.

  Nous avons ensuite pris un vol intérieur qui nous a conduits à Mascate dans le sultanat d’Oman, à mes yeux la perle du voyage en raison de ses magnifiques oasis émaillées de piscines naturelles et de montagne dépassant les trois mille mètres. Nous nous sommes baignés et avons navigué dans le détroit d’Hormuz, escortés de dauphins. Nous avons roulé en 4×4 dans le désert, comme dans le «Paris-Dakar», pour voir le coucher de soleil depuis la plus haute dune du désert de Wahiba Sands où nous avons dormi. Nous avons eu le privilège de visiter le « Royal opéra House » de Mascate, joyau d’architecture, spécialement ouvert pour nous, construit par le sultan Kaboos passionné de musique et très attaché au développement culturel de son peuple.

   Il y aurait beaucoup plus à dire, mais je m’arrêterai là pour ne pas vous lasser.

   Ce fut un très beau voyage mais, hélas, trop chargé. Il aurait fallu un jour de plus ou alors renoncer à des visites moins essentielles pour déjeuner à des heures correctes, arriver dans les hôtels à des heures moins tardives pour profiter des piscines, des salles de sport, se détendre et partir plus tard certains matins. À l’avenir nous ne nous associerons plus à un autre groupe pour ne pas dépasser trente participants. Ce sera un voyage uniquement « Dynamiq ». Personnellement, habitué comme d’autres à voyager depuis mon plus jeune âge, autrefois de façon rustique, le confort m’importe peu. Ce qui compte le plus pour moi, c’est le contact des gens, « limer ma cervelle contre celle d’autrui » comme disait Montaigne et revenir ma caméra et la tête pleines de souvenirs.

    Amicalement.

Gérard Zbir

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